lundi 24 février 2014

Cavanna raconte la Guerre




Titre: Les Russkoffs

Auteur: François Cavanna

Année de publication: 1979 (Prix Interallié 1979)

Domaine: Biographie

Cote: B CAV

Localisation: Magasin 3



J'avais dévoré « Les Ritals », j'ai dévoré « Les Russkoffs » qui est la suite autobiographique des ritals. Mais attention, vous rigolerez moins qu'avec le premier livre. En effet, la Deuxième Guerre Mondiale vient cueillir François Cavanna alors qu'il vient de fêter ses 16 ans et que pour faire plaisir à maman, il a obtenu son diplôme des Postes et travaille comme agent de tri.

Au début de la Guerre, la population civile ne s'en fait pas trop quant à son issue. N'avons-nous pas la ligne Maginot et ne les avons-nous pas battus en 1918? Oui mais voilà, les allemands sont aux portes de Paris et François est muté à Bordeaux où il décide de se rendre à vélo. S'en suit la description fidèle et sans concession de milliers de français et de soldats fuyant le nord sur les routes, la première rencontre de François avec la Guerre et la mort.

Pétain signe la paix avec les allemands et François rentre à Paris où il fait le maçon avec son père. Mais le Reich a besoin de main d'oeuvre pour gagner la guerre et François est envoyé à Berlin travailler dans une usine d'armement comme STO en 1943. Il y sera entouré de travailleurs forcés encore plus maltraités que lui, ce sont les soviétiques, d'où le titre du livre « Les Russkoffs ».

Cavanna raconte alors avec son style si précis et si bien écrit, comme s'il nous racontait au coin du feu ses souvenirs de Guerre, la vie des STO et des « russkoffs » pendant les trois années suivantes. Cavanna y forge son pacifisme envers et contre tout et sa méfiance des idéologies quelles qu'elles soient. Il assène des vérités sur la deuxième guerre mondiale car il a vécu ces moments-là et livre souvent son sentiment sur la bêtise humaine. Le livre est dur par la cruauté de la guerre et des privations mais on veut savoir où le vent de l'Histoire emmènera François. Puis, il y a un rayon de soleil dans le livre; elle s'appelle Maria, elle est ukrainienne et François et elle s'aiment comme c'est pas possible de s'aimer et tout ça c'est beau.

Témoignage important sur les STO, la Deuxième Guerre Mondiale et les peuples qui y participèrent, ce livre permet à Cavanna grâce à sa plume si belle et si simple, de raconter ce qu'il a vu et au lecteur de découvrir une partie de l'Histoire de l'humanité que l'on aurait tendance à oublier!

2 commentaires:

  1. Bonjour!

    Intéressante critique de ce livre! Je ne l'ai pas lu mais je suis séduite par les récits et les témoignages qui laissent s'exprimer ceux qui ont vécu les événements du côté du peuple... Et cela nous montre à nouveau qu'il y a toujours des petites lumières dans la pénombre...

    A+
    Sandrine

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    1. Salut,
      en effet il est intéressant de connaitre l'histoire des "petites gens" pour pleinement saisir la "Grande Histoire". De plus la plume protéiforme de Cavanna permet de passer du rire aux larmes dans la même page. Ce livre m'a vraiment pris aux tripes mais je ne regrette nullement de l'avoir lu au point de vouloir continuer à lire la suite avec un livre qui s'appelle "Bête et méchant" et qui narre la naissance et les premières années de Hara-Kiri.
      De plus comme tu le dis, même dans la misère peut naître l'amour et l'espoir, alors haut les coeurs et essayons de ne pas avoir trop peur du futur!!
      Je t'embrasse.
      Amitié.

      Yannick

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