lundi 11 février 2013

"Les clochards célestes" de Jack Kerouac





Titre: Les clochards célestes

Auteur: Jack Kerouac

Année de première publication française: 1963

Cote: R KER

Localisation: Prêt adulte



L'histoire: Jack Kerouac raconte la rencontre et la naissance de l'amitié avec Gary Snyder, poète, alpiniste, anti-conformiste, orientaliste et fou du zen dans les années 50. Ensemble ils graviront le Matterhorn, point culminant de la Californie et passeront un printemps enchanté dans une cabane sur une colline surplombant San Francisco. De plus, dans la durée du livre, Kerouac traversera trois fois les Etats-Unis en stop, la dernière fois pour se rendre dans le Nord-Ouest où Snyder l'a convaincu d'être guetteur d'incendie sur le Pic de la Désolation. Seul pendant deux mois au sommet, Kerouac s'adonnera à la méditation et le racontera dans la dernière partie du livre. De plus, tout le livre est traversé par les interrogations boudhistes des deux héros.



Mon ressenti: J'ai toujours considéré Kerouac comme un frère littéraire et j'ai eu le plaisir de vivre la naissance de l'amitié avec Gary Snyder grâce à ce livre car Kerouac est un formidable conteur. D'ailleurs la première partie du livre est « sage et calme » dans le sens où Kerouac ne se lance pas dans sa prose un peu folle; je pense qu'il est impressionné par ce jeune poète de 8 ans son cadet et qui dégage une énergie et des passions communicatives. L'ascencion du Matterhorn et les deux mois passés sur le sommet du pic de la Désolation marqueront profondément Kerouac et il doit ses expériences à Gary Snyder.

Bien sur la vie bohème des « beatniks » de l'époque nous est contée avec brio et la deuxième partie du livre devient plus folle. Kerouac passe un hiver chez sa mère en Nouvelle-Angleterre à méditer de jour comme de nuit dans les bois de pins et à rechercher des visions et à s'interroger sur sa foi boudhiste.

Ses traversées des Etats-Unis en stop sont toujours un peu folles et si bien racontées qu'elles donnent envie au lecteur de voyager aussi.

Ce livre est un merveilleux portrait de Gary Snyder qui osait vivre à sa façon dans l'Amérique conformiste des années 50. Ce livre n'a rien perdu de son énergie malgré le temps et est très bien écrit. Il est de plus un merveilleux témoignage sur la génération beat de l'époque.

C'est un hymne à la liberté conté par un Kerouac éclairé qui peut à son tour illuminer nos vies un peu vaines.

Je vous conseille donc de suivre la trace de Crazy Jack et de son pote Gary.

2 commentaires:

  1. Bonjour Yannick!!

    Que de souvenirs me reviennent à la lecture de ta critique de ce livre. Ma période Kerouac et alter ego remonte à une vingtaine d'années, à l'époque je sillonnais régulièrement l'hexagone dans le cadre d'une activité de décoratrice. J'en ai fais des rencontres sympas, étranges mais toujours intéressantes.
    20 ans après, je suis "sédentaire", dans une toute autre vie mais les éléments fondamentaux de la foi bouddhiste font partie de ma vie...
    Tu comprendras donc que les ouvrages de cette époque ont une certaine résonance en moi...

    Je recommande aussi la lecture des écrits de la beat generation... certains collent (encore? toujours? déjà?)à notre société ou à ce qu'elle va devenir...

    Amitiés et bises!
    Sandrine

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    1. Salut Sandrine,
      je suis content d'avoir éveillé de bons souvenirs pour toi.
      Je ne savais pas que les écrits de Kerouac et autres avaient eu tant d'importance pour toi et j'en suis heureux car ils en ont eu pour moi.
      Pour ma part, j'ai découvert Kerouac à l'âge de 23 ans à la bibliothèque de Pau et j'ai de suite plongé. Ses mots trouvaient une profonde résonnance en moi et je peux dire qu'à cette époque je respectais quelques principes beats.
      Malgré l'incongruité de ce que je vais écrire, j'ai de suite considéré Crazy Jack comme un frère et dans cette période où la vie était un peu compliqué pour moi, je l'avais à mes côtés. Tout comme Jack London que je découvris à la même époque.
      Maintenant je suis un indécrottable sédentaire et je fuis les excés d'une vie de beat mais les mots de kerouac ont toujours autant de force et c'est avec lucidité et une grande poésie que j'accueille ces textes qui décrivent son monde qui est devenu le nôtre.
      C'est par lui le premier que j'ai entendu parler du boudhisme et je trouve très beau les lignes qu'il y consacre.
      Jack Kerouac avait un immense talent et de grandes fêlures.
      D'ailleurs en relisant "les clochards célestes", je n'ai pas retrouvé la prose un peu folle des autres livres. J'en ai eu l'explication dans un article; les éditeurs lui avaient demandé de se modérer pour ce livre écrit après la publication de "Sur la route".
      Je suis maintenant content de connaitre quelqu'un qui aime Kerouac comme moi.
      Je te souhaite une bonne soirée sous la lune étoilée de la folle mélopée qui entraîne tous les beats du monde entier dans l'extase de la tranquillité. Soyons tous des camés de la tranquillité!!!
      Je t'embrasse.
      A bientôt.

      Yannick

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