Titre:
L'été où il faillit
mourir
Auteur:
Jim Harrison
Cote:
R HAR
Année
de première publication:
2005
Localisation:
Prêt Adulte
Utilisation:
Prêt Normal
Si j'affirme que Jim Harrison réussit un tour de force avec cet
ouvrage, c'est qu'il vous offre au moins 2 romans et une
autobiographie dans ce recueil de trois novellas. Il est convenu
d'habitude d'appeler une novella, une longue nouvelle qui n'est pas
un roman.
Dans la première novella, Harrison narre quelques mois de
l'existence de Chien Brun, indien métis et nouvellement père par
alliance; il vit avec ses deux enfants et son oncle dans les bois,
pas très loin d'une ville du Nord. Le portrait de Chien Brun et de
sa famille est très attachant et notamment la façon dont ils font
face aux coups du sort. Chien Brun se découvre notamment une âme de
père lorsqu'il s'agit de s'occuper de Baie, sa jeune fille atteinte
de la maladie du bébé alcoolique car sa mère a bu pendant la
grossesse. Baie ne parle pas mais sait imiter tous les oiseaux et a
un petit serpent noir pour compagnon. Chien Brun se débrouille comme
il peut pour gagner quelques dollars pour ses enfants afin
d'améliorer l'ordinaire. Mais Chien Brun est aussi attachant, tout
comme une galerie de personnages comme Gretchen l'assistante sociale
ou Belinda la dentiste à la sexualité débridée. A la lecture de
cette novella, on se rend compte de l'immense talent de Jim Harrison
et on se dit que ce texte, plus développé, aurait fait un sacré
roman. Mais le voyage et le dépaysement sont là. Harrison
s'intéressent aux paumés de tous poils, sait nous parler des
indiens, nous fait partager son amour immodéré de la nature et de
la bouffe ainsi que du sexe. On vit, on respire, on réfléchit quand
on lit cette novella.
La deuxième novella est en trois parties et raconte pour chaque
partie la vision de l'amitié de trois copines riches. Cette novella
s'appelle « Epouses républicaines » et Jim Harrison
s'est amusé à se glisser dans la peau de trois grandes bourgeoises
pour notre plus grand plaisir. Les réflexions s'enchaînent dans la
psyché de ces femmes, souvent sans queue ni tête, ce qui montre que
ces femmes qui ont tout se cherchent comme tout le monde et n'ont pas
tant que ça la tête sur les épaules. La première a essayé de
tuer celui qui est l'amant des trois, un poète rencontré quand
elles étaient à la fac. J'ai envie de dire que le plus intéressant
dans cette novella est le portrait en creux qui se dessine de cet
amant poète qui est odieux mais qui les a toutes séduites car il
représente ce que ne sont pas leurs riches maris. Elles sont donc
prêtes à se faire humilier pour vivre leur part de bonheur espéré.
La troisième novella est une autobiographie en trois parties de
l'auteur: l'enfance et l'adolescence (formatrice dans son désir
d'écrire et d'aimer la nature), la vie d'adulte (et ses problèmes
d'argent) et enfin l'âge mûr ( celui de la reconnaissance
littéraire). Comme il est bon se suivre Harrison dans sa vie qu'il
feuillette avec vous pour mieux vous distiller ses pensées profondes
qui sont autant de conseils; il est bon pour qui s'intéresse à la
création littéraire de connaître les auteurs qui ont influencé
Jim et à quelle période. IL est bon de s'entendre dire que la vie
d'écrivain impose de nombreux sacrifices notamment financiers avant
d'être reconnu. Harrison enchaîne les anecdotes avec facilité et
maestria pour vous peindre un des portraits de sa vie. J'ai envie de
dire que l'on ne peut qu'aimer ce type après la lecture de cet
autobiographie.
Lire pour la première fois Jim Harrison est une expérience
inoubliable. Pour ceux qui le connaissent déjà, la lecture de ce
recueil ne fera que vous conforter dans votre intuition: Jim Harrison
est bien un géant des lettres américaines!
Bonjour Yannick!
RépondreSupprimerDe nouveau merci pour cet article qui donne envie de lire du Jim Harrison...
Avec ce blog tu réalises ce que je cherche à faire au quotidien : partager nos découvertes, nous enrichir les uns auprès des autres...
Bonne journée!
Sandrine
Salut Sandrine,
Supprimeret merci pour ton commentaire.
En effet, le partage est au centre de ma démarche.
Maintenant, j'aimerais avoir un peu plus de lecteurs pour pouvoir partager encore plus.
Je lis sur les statistiques du blog que beaucoup de personnes le consultent mais ne laisse pas de message; mais comme il suffit d'un message pour être heureux, alors je me fais l'effet d'être un pêcheur qui à chaque nouvel article, tend une ligne pour attrapper de nouveaux lecteurs potentiels.
Lire Jim Harrison est un grand moment car c'est un homme libre qui sait très bien écrire et qui donne à lire une Amérique sauvage peuplée parfois de loosers maginfiques.
Merci pour ta fidélité.
Bon dimanche!
Yannick