Titre:
Les clochards célestes
Auteur:
Jack Kerouac
Année
de première publication française:
1963
Cote:
R KER
Localisation:
Prêt adulte
L'histoire:
Jack Kerouac raconte la rencontre et la naissance de l'amitié avec
Gary Snyder, poète, alpiniste, anti-conformiste, orientaliste et fou
du zen dans les années 50. Ensemble ils graviront le Matterhorn,
point culminant de la Californie et passeront un printemps enchanté
dans une cabane sur une colline surplombant San Francisco. De plus,
dans la durée du livre, Kerouac traversera trois fois les Etats-Unis
en stop, la dernière fois pour se rendre dans le Nord-Ouest où
Snyder l'a convaincu d'être guetteur d'incendie sur le Pic de la
Désolation. Seul pendant deux mois au sommet, Kerouac s'adonnera à
la méditation et le racontera dans la dernière partie du livre. De
plus, tout le livre est traversé par les interrogations boudhistes
des deux héros.
Mon ressenti:
J'ai toujours considéré Kerouac comme un frère littéraire et j'ai eu le plaisir
de vivre la naissance de l'amitié avec Gary Snyder grâce à ce
livre car Kerouac est un formidable conteur. D'ailleurs la première
partie du livre est « sage et calme » dans le sens
où Kerouac ne se lance pas dans sa prose un peu folle; je pense
qu'il est impressionné par ce jeune poète de 8 ans son cadet et qui
dégage une énergie et des passions communicatives. L'ascencion du
Matterhorn et les deux mois passés sur le sommet du pic de la
Désolation marqueront profondément Kerouac et il doit ses
expériences à Gary Snyder.
Bien sur la vie bohème des « beatniks » de l'époque
nous est contée avec brio et la deuxième partie du livre devient
plus folle. Kerouac passe un hiver chez sa mère en
Nouvelle-Angleterre à méditer de jour comme de nuit dans les bois
de pins et à rechercher des visions et à s'interroger sur sa foi
boudhiste.
Ses traversées des Etats-Unis en stop sont toujours un peu folles et
si bien racontées qu'elles donnent envie au lecteur de voyager
aussi.
Ce livre est un merveilleux portrait de Gary Snyder qui osait vivre à
sa façon dans l'Amérique conformiste des années 50. Ce livre n'a
rien perdu de son énergie malgré le temps et est très bien écrit.
Il est de plus un merveilleux témoignage sur la génération beat de
l'époque.
C'est un hymne à la liberté conté par un Kerouac éclairé qui
peut à son tour illuminer nos vies un peu vaines.
Je vous conseille donc de suivre la trace de Crazy Jack et de son
pote Gary.
Bonjour Yannick!!
RépondreSupprimerQue de souvenirs me reviennent à la lecture de ta critique de ce livre. Ma période Kerouac et alter ego remonte à une vingtaine d'années, à l'époque je sillonnais régulièrement l'hexagone dans le cadre d'une activité de décoratrice. J'en ai fais des rencontres sympas, étranges mais toujours intéressantes.
20 ans après, je suis "sédentaire", dans une toute autre vie mais les éléments fondamentaux de la foi bouddhiste font partie de ma vie...
Tu comprendras donc que les ouvrages de cette époque ont une certaine résonance en moi...
Je recommande aussi la lecture des écrits de la beat generation... certains collent (encore? toujours? déjà?)à notre société ou à ce qu'elle va devenir...
Amitiés et bises!
Sandrine
Salut Sandrine,
Supprimerje suis content d'avoir éveillé de bons souvenirs pour toi.
Je ne savais pas que les écrits de Kerouac et autres avaient eu tant d'importance pour toi et j'en suis heureux car ils en ont eu pour moi.
Pour ma part, j'ai découvert Kerouac à l'âge de 23 ans à la bibliothèque de Pau et j'ai de suite plongé. Ses mots trouvaient une profonde résonnance en moi et je peux dire qu'à cette époque je respectais quelques principes beats.
Malgré l'incongruité de ce que je vais écrire, j'ai de suite considéré Crazy Jack comme un frère et dans cette période où la vie était un peu compliqué pour moi, je l'avais à mes côtés. Tout comme Jack London que je découvris à la même époque.
Maintenant je suis un indécrottable sédentaire et je fuis les excés d'une vie de beat mais les mots de kerouac ont toujours autant de force et c'est avec lucidité et une grande poésie que j'accueille ces textes qui décrivent son monde qui est devenu le nôtre.
C'est par lui le premier que j'ai entendu parler du boudhisme et je trouve très beau les lignes qu'il y consacre.
Jack Kerouac avait un immense talent et de grandes fêlures.
D'ailleurs en relisant "les clochards célestes", je n'ai pas retrouvé la prose un peu folle des autres livres. J'en ai eu l'explication dans un article; les éditeurs lui avaient demandé de se modérer pour ce livre écrit après la publication de "Sur la route".
Je suis maintenant content de connaitre quelqu'un qui aime Kerouac comme moi.
Je te souhaite une bonne soirée sous la lune étoilée de la folle mélopée qui entraîne tous les beats du monde entier dans l'extase de la tranquillité. Soyons tous des camés de la tranquillité!!!
Je t'embrasse.
A bientôt.
Yannick